Nous avons donc passé plus de deux mois aux alentours d’Adélaïde, la capitale de l’Australie Méridionale. Plus de deux mois à travailler dans une usine d’oignons et de pommes de terre. Il est maintenant temps pour nous de nous remettre en marche. Nous avions prévu de partir dans deux semaines, pour mettre encore un peu plus d’argent de côté, mais apparemment, il n’y a plus de travail pour nous, et du jour au lendemain, nous nous retrouvons sans emploi… C’est un peu ennuyeux, car nous n’arrivons à mettre de l’argent de côté que depuis quelques semaines, et ces deux dernières semaines de salaires auraient été les bienvenues, car il nous reste encore à payer les réparations sur la voiture. Elle est au garage en ce moment, je suis donc dans l’attente du verdict du mécano ! (EDIT : La mauvaise nouvelle est tombée : freins, démarreur, alignement des roues --> 1100$... Pas cool)
Nous avons mis du temps à économiser car nos débuts ont été assez difficiles. Après une semaine de travail, je me suis cassé le pouce gauche en travaillant avec un pied de biche. J’ai été arrêté deux semaines, en touchant un salaire minimal. Ensuite, c’est Leslie qui a eu des soucis. Tout d’abord une intoxication alimentaire qui nous a fait passer la nuit à l’hôpital et manqué une journée de travail, puis une infection de l’oreille qui lui a déréglé l’oreille interne. A tel point qu’elle n’était plus en mesure de travailler en tant que trieuse de pomme de terre. Chaque fois qu’elle travaillait trop longtemps, le fait de voir les pommes de terre bouger sur les tapis roulant l’étourdissait au point de tomber dans les pommes (…de terres, LOLILOL !!). Au final, elle n’a pas pu travailler pendant plus d’un mois ! Ces manques à gagner ajouter à toutes les dépenses de santé a nettement limité nos capacités d’épargne. Et pour couronner le tout, je dois aussi payer mes impôts en France, ça fait quand même 950$ ce trimestre !
Heureusement pour nous, nous avons travaillé pour finir dans un secteur assez actif, qui nous a permis de récolter de bons salaires. J’ai même touché un salaire de 1300$ en une semaine, en travaillant les jours fériés la semaine de Pâque. Youhou !
Pendant tout ce temps passé ici, nous n’avons pas fait grand-chose à part travailler. Cette région est assez barbante. Nous avons tout de même eu l’occasion de rencontrer pas mal de monde : des français, des belges, des allemands, un chilien, un italien, des taïwanais, et bien sur des australiens… autant dire que maintenant, nous connaissons des gros mots dans toutes les langues !! Nous avons eu tout de même l’occasion de passer une bonne soirée avec nos collègues français pour fêter leur départ. Ils étaient hébergés chez une australienne qui a organiser une tradition australienne pour l’occasion : le « Burn Fire ». En gros, vous accumulez tout ce que vous voulez jeter tout au long de l’année, et un jour, vous faites un tas, et vous y mettez le feu. C’est ainsi que nous avons passé une soirée, dans un ranch perdu, autour d’un feu de canapés géant ! Vraiment sympa !
Je commence vraiment à ressentir un manque gastronomique ici. Il maque bien évidemment plein de choses que l’on mange en France. Mais surtout, tout ici à un goût différent. Les fruits ne sont pas fameux. Les mandarines, ou le raisin, n’ont presque aucun goût. Le jambon à l’air plein d’eau. Pour eux, le fromage se limite souvent au cheddar. Dur pour un français. Et quand veux se faire plaisir en achetant au prix fort un petit bout de brie, c’est souvent une déception. Ça me fait penser à Esteban qui s’était acheté un fromage en boîte de conserve au Cambodge ( : je peux encore me souvenir de l’odeur !!!
En dehors du travail, nous avons eu quelques mésaventures. Quand nous avons voulu tester un nouveau camping, notre site a été le seul à être inondé après des pluies diluviennes. En tentant de changer de site nous nous sommes retrouvé dans une situation assez délicate, à moitié embourbé, sur un chemin en pente. Dans ce même camping, nous sommes un soir rentré du travail en ayant la surprise de voir que notre tente avais disparu et qu’un 4x4 avait pris sa place. Tout ça à cause de l’incompétence de la nana de l’accueil qui ne nous avait pas enregistrés sur le bon site ! Ce soir-là, j’ai dû réinstaller la tente, de nuit, sous la pluie. J’étais heureux. Enfin, toujours autour de ce camping maudit, je me suis fait arréter un matin par la police pour avoir pris un virage trop serré. Et impossible de mettre la main sur mon permis de conduire… Après dix minutes à le chercher partout, le flic a été indulgent et nous a laisser partir. Après m’avoir fait souffler dans le ballon quand même. C’était assez drôle, car quand j’ai coupé le virage, je pouvais voir qu’il n’y avait aucune voiture en face, juste une voiture derrière moi. Et à peine sorti du virage, cette voiture qui me suivait à allumer ses gyrophares… Comme par hasard. Il était 4h40 du matin, il faisait nuit noire, je n’ai donc pas vu que c’était la police…
Nous avons prévu de prendre la route dimanche, direction Perth où nous espérons qu’il fera un peu plus chaud, car ici, on commence sérieusement se les geler. Nous avions prévu de zappé l’Australie Occidentale, mais je n’ai pas envie de louper ça. Ça représente tout de même plus d’un tiers du continent. C’est la zone la plus sauvage et désertique. 2,3 millions d’habitant, dont plus de 85% regroupé autour de Perth. Cet état est tellement sauvage que certain parcs nationaux n’ont été découvert que dans les années 60, voire les années 80 !!! C’est l’état des longues distances. Perth, la capitale, est la grande ville la plus isolée du monde. 2700Km sépare Adélaïde de Perth. Pour les parcourir, nous allons devoir traverser les plaines du Nullarbor, un désert implacable qui tient son nom du fait qu’on y trouve quasiment pas de végétation. C’est ici également que l’on trouve la plus longue route en ligne droite du continent. Près de 150km où l’on peut mettre le pilotage automatique et piqué un somme… Pour rejoindre Darwin, la grande ville du Nord, et grande étape suivante, il nous faudra longer la côte sur plus de 4000Km. Ça c’est de l’aventure ! Ce sera pour moi l’occasion de dépoussiérer mon appareil photo, qui commence vraiment à trouver le temps long.
Voilà pour le news ! Stay tuned !