A l'heure où j'écris ces lignes, nous sommes dans la chaleur moite de la nuit à Broome, au nord ouest de l'Australie. La route a été longue, très longue parfois. Et chaude, très très chaude. Le 4x4 que nous avons acheté avait un vice caché, la climatisation. Là où on nous a dit qu'il fallait juste remettre du gaz, il faut en fait changer plusieurs pièces, pour un total aux alentours de 700 euros. Et ce n'est pas prévu dans le budget. Mais plus les kilomètres s'enchainent et plus on se rend compte que c'est une équipement plus que nécessaire. Le voyage a également été très ensoleillé. Pas un nuage à l'horizon jusqu'à notre arrivé à Broome. L'été, le vrai. Ce trajet a également été pour nous la prise de conscience que l'Australie, outre les kangourous, et les koalas, c'est aussi le pays des mouches! Dès que l'on s'éloigne de la ville nous nous faisons littéralement harceler par des dizaines des mouches qui essaient de rentrer dans vos narines, vos oreilles, votre bouche ou vos yeux. C'est un gros point noir. Ça rend tellement fous que nous avons du acheter de la crème répulsives, puis des filets antimouches à porter autour de la tête! Avec ça nous avons vraiment un look pas banal.
Enfin, moi qui m'était auto-proclamer rain-maker (la faiseur de pluie), je pense pouvoir changer de nom pour le « bird killer » (le tueur d'oiseaux). Moi qui n'avait jusqu'ici tuer aucun animal avec ma voiture, j'ai percuter au moins 6 oiseaux, y compris mon préféré, le perroquet gris et rose, que j'ai aplati comme une crêpe parce que cet idiot n'a pas bougé sur la route. A part ça, j'ai du aussi piler ou faire des écarts pour éviter toute sorte d'animaux : kangourous, émeus, lézard géant, vaches...
Notre première étape nous a conduit de Cervantes à Kalbarri, et plus précisément au Kalbarri National Park. Dans ce parc, comme dans beaucoup de parcs en Australie Occidentale, il n'y a que des routes de terre. Leur état est plutôt correct, mais la surface est bosselée en permanence. Avec le 4x4, nous pouvons avancé sans trop de problème entre 60 et 80km/h, et nous ne regrettons pas d'avoir changer de véhicule. Les vans que nous croisons ne dépassent pas le 30km/h. Kalbarri est un parc aride connu pour ces gorges. Les rivières qui s'y écoulent sont très fines. Apparemment la saison humide n'a pas vraiment commencé.
Le spot principal du parc est la Nature Window, devant laquelle tous les touristes se font prendre en photo.
La deuxième étape nous conduit 350km plus au nord à Monkey Mia au cœur de la Shark Bay, la baie des requins. Comme son nom l'indique, on y trouve des requins. Mais ce qui fait la renommée de Monkey Mia, se sont les dauphins, qui viennent au bord des plages pour recevoir des poissons gentiement fourni par les rangers du parc. C'est toujours un plaisir de voir des dauphins de si près. Leslie a eu la chance de pouvoir en nourrir un, ce qui lui fait un joli souvenir en plus. Ce jour là, nous avons également vu un tout petit dauphins de tout juste 19 jours, qui nageait déjà à toute vitesse en sautant dans tous les sens. Trop mimi. Il y a plusieurs sites à visiter au alentours, comme le petit lagon, ou encore Shell Beach, une grande plage qui n'ai recouverte ni de sable, ni de galets, mais de milliards de petits coquillages. C'est sur cette plage que nous avons pu observer notre première raie. Celles qui sont dans l'eau hein.
Pour le logement, nous avons opter pour un camping à Denham, la seule ville du coin. Nous avions prévu de dormir dans la tente, malgré le grand vent qui ne semblait jamais s'arréter mais nous avons été vaincu par un sol dur comme du bétons. Nous avons donc passé nos premières nuits sur les sièges avants de la voiture. Et bein c'est pas top! Enfin, à tous ceux qui souhaiterais passer par Denham, nous déconseillons vivement le « Café Bakery » de la ville qui sert officiellement le plus ignoble millefeuille du monde!
Encore près de 400km de routes, et nous atteignons l'étape suivante : Carnarvon. Cette ville est connu pour ses bananes, et ses plantations fruitières en général. Il n'y a pas grand chose de spécial à dire sur cette ville. Les quelques spot touristiques sont les Blowholes (un endroit où l'eau de mer s'engouffre dans des caves sous-marines et ressort sous pression par de petits trous dans la roches, donnant ainsi naissance à des geysers), Quobba point (un site de plongé où nous sommes aller faire un peu de snorkeling, c'est à dire de la plongée avec tuba), et Rocky Pool, une piscine naturelle sur la rivière du coin. Ce dont je me souviens surtout c'est que c'est là bas que mon disque dur à grillé pour de bon, et que j'ai dû acheter un nouveau netbook, avec un clavier anglo-saxon que je hais déjà!
Étape suivante, Exmouth, à un peu moins de 400km plus au Nord. Exmouth est située sur un péninsule au Nord de la Ningaloo Reef, alias la petite barrière de Corail. Plus petite certes, mais beaucoup la préfère car elle est moins fréquentée et peut être aussi belle que sa grande sœur de la côte Est. Sur la route, nous nous sommes tout d'abord arrêté à Coral Bay, soit la partie sud de la Ningaloo Reef, et nous avons eu un premier aperçu de la beauté de cette côte. L'eau y est incroyablement cristalline. Du côté d'Exmouth, il faut se déplacer dans le Cape Range NP pour voir les plus belles choses. La première nuit nous sommes allés nous balader sur la plage dans l'espoir de voir des tortues de mer venir pondre leurs œufs dans le sable. Nous n'avons rien vu, mais des voisins français nous on dit en avoir vu 3 en restant une demi heure de plus. Dommage. Le lendemain nous nous sommes baladé dans le parc qui présente de nombreuses baies et plages, le clou du spectacle étant Turquoise Bay. La encore la nom est parfaitement bien choisi, la couleur de l'eau est magnifique. C'est un lieu connu pour le snorkeling. Nous nous équipons donc de nos masques et de nos tubas et partons explorer les eaux peu profondes qui sont protégées par la barrière de corail. Cela dit nous ne sommes protéger qu'en parti. Des requins sont susceptibles de venir nager dans ces eaux peu profondes. Ce ne sont pas les plus dangereux mais quand même... L'autre danger vient des courants qui vous emportent vers le seul passage dans la barrière de corail pour vous envoyer au large. A plusieurs reprise je me suis rendu compte que je commençais à dériver et j'ai du m'employer pour rejoindre la plage. Ça m'a un peu calmer, moi qui ne suit pas un bon nageur. Malgré ces petites sources d'inquiétudes, nous avons pu observer une multitudes de poissons, des raies, des anguilles, des mollusques géants, et... des tortues de mer géantes! Nous sommes passé à tout juste 1 ou 2 mètres d'elle. Elles ont vite pris peur mais ça nous fait plaisir de nager un peu à leur côté.
Pour l'étape suivante nous mettons les bouchées doubles et avalons 650km pour rejoindre la ville de Tom Price, qui est la porte d'entrée du Karijini National Park. La route est longue mais plutôt agréable car nous entrons dans la région du Pilbara. Et le sud ouest du Pilbara a un décors de basse montagne. Ainsi les monts de plus en plus hauts se succèdent le long de la route. Le décor rappel un peu les décors du Western américain.
Le parc du Karijini est connu pour ses gorges et ses piscines naturelles. Le premier endroit où nous nous rendons est Oxer Lookout (le point de vue Oxer) que j'ai vu qualifier de plus impressionnant point de vue d'Australie. C'est en effet impressionnant mais ce n'est rien à mon goût en comparaison du point de vue de Junction Pool qui se trouve quelques mètres avant, et qui vous choque visuellement à chaque pas que vous faites et qui vous révèle la profondeur de la gorge au dessus de laquelle vous vous trouvez. Assurément l'une des plus fortes impressions visuelle que j'ai eu jusqu'à présent. Malheureusement c'est quelque chose qu'il est très difficile de rendre en photo,et les miennes sont plutôt ratées :/
Nous avons ensuite attaqués plusieurs parcours de randonnées permettant de descendre dans les gorges. La plus part des tracés étant assez escarpé, Leslie n'a pas pu me suivre partout. Et même si je me suis assez facilement frayer un passage vers le fond des gorges, les remontés se sont avérés très fatigantes. Mais ça vaut le coup, et puis il faut dire qu'en bas des gorges on perd plusieurs degrés et c'est bien agréable. Pour finir notre exploration du parc nous nous dirigeons vers Fortescue Falls. Les premières cascades que nous avons vues n'étaient pas très impressionnante car les rivières manquent d'eau. A Fortescue Falls, il y a de l'eau, ce n'est pas particulièrement spectaculaire, mais c'est très beau et paisible. D'ailleurs, à notre arrivée, il y avait une bonne dizaine de personnes qui se prélassaient sur les marches naturelles qui entoure la cascade. Nous voulons absolument nous baigner avant de partir. Nous prenons notre courage à deux mains, car des panneaux avertissent qu'il faut être en bonne condition physique car l'eau est très froide, et on se jette. Et finalement, cette eau est plus chaude que l'eau de mer. Moi qui ne m'étais jusque là baigner que dans des rivières glaciales, je suis agréablement surpris!
Nous sommes partis satisfait du ce magnifique parc. Pour passer la nuit, nous nous sommes arrêté sur une aire de repos isolé. Une fois la nuit tombé, c'est le noir absolu, et le ciel australe nous dévoile ses merveilles. Des étoiles par millier qui scintillent comme on n'a aucune chance de les voir scintiller en ville. Pour couronner cette belle journée, nous avons la chance de voir quelques étoiles filantes :)
Le point de chute suivant était sensé être Port Hedland, 300km plus au Nord, mais le décor nous a fait fuir. Le Pilbara est une importante région minière et cette ville est une sorte de mine géante. Il y a des usines, et d'énormes engins de chantiers partout. La ville semble couverte une pellicule de poussière orange. Sur la route nous croisons dailleurs bon nombres de road trains, ces camions géants tractant plusieurs remorques (jusqu'à 5 d'après nos observations) et qui relient les mines aux villes à toutes allure. Malgré la chaleur, nous décidons de pousser encore plus de 300km pour atteindre Broome.
Nous avons pour cela dû traverser des incendies. Il fait tellement chaud que la broussaille s'enflamme. Nous sommes arrivés à un point où plusieurs véhicules s'étaient arrêtés devant un gros nuage de fumée, ne sachant pas s'il fallait le traversé ou pas. Finalement, Une voiture de ranger passe et tout le monde se lance, sans problème au final.
Nous voici donc à Broome. Il fait très très chaud. Plus nous montons et plus nous croisons d'aborigènes. C'est assez perturbant car, en observateur extérieur nous soutenons leur cause. L'Australie était leur pays, il se sont fait colonisés, et sont resté sur le côté de la route pendant que les colons se sont développés. Mais à les voir dans les rues à vagabonder, à errer sans but, souvent sales, habillés en guenilles, souvent saoul, marchant pieds nus, on se dit qu'ils se marginalisent vraiment, ou alors qu'il y a un gigantesque fossé culturel qu'il leur est impossible de franchir.
Les australiens n'aiment globalement pas les aborigènes, et malheureusement leur comportement ne fait rien pour inverser la tendance.
Nous allons maintenant prendre la route de Darwin, où nous allons probablement nous poser quelques temps. Je vous laisse maintenant découvrir nos photos :