Avant de partir nous avons fait le tour de la ville. Au sud de la rivière qui traverse la ville se trouve de grands parcs. On y trouve un espace de concert géant, la maison du gouvernement, un jardin botanique, et beaucoup de monument aux morts. Tout est destiné à la mémoire des anciens combattants. Le plus représentatif d’entre eux est le temple du souvenir. Ce grand monument aux allures romaines (ou grecque, je laisse les experts me préciser de quelle origine il s’agit) dépasse tous les autres en taille. Il est dédié aux soldats australiens de la première guerre mondiale, envoyés en première ligne par l’empire britannique. Un peu plus au Sud se trouve Saint Kilda, la plage. Au nord de la ville on trouve des rues sympathiques, avec des boutiques alternatives, et des cafés-restaurants. Plus encore que Sydney, par endroit, la ville mélange subtilement bâtiments anciens et nouveaux. Cependant, après ces quelques jours, Leslie et moi pouvons dire que nous avons préféré Sydney. Bien sûr nous sommes restés beaucoup plus longtemps à Sydney, mais Melbourne est moins dépaysant. Et un peu plus « ghetto » pour parler comme les jeunes. Nous avons été faire un tour dans la banlieue Ouest de la ville pour acheter des produits pour les cheveux de Leslie, et nous nous sommes retrouvés dans une sorte de Barbès version asiatique. Pas très propre, et pas très sûr. Avant de partir nous aurions aussi voulu faire un tour à l’île Phillip, où l’on peut admirer chaque soir la parade des pingouins nains qui sortent de l’océan pour rejoindre leurs trous dans les dunes. Malheureusement, l’entrée est payante, et c’est un peu cher. D’autant qu’il faut se déplacer d’environ 130Km, et que l’on est assez limité au niveau de l’expérience. Le forfait le moins cher permet d’accéder à des gradins en retrait de la plage. On ne voit donc pas les pingouins de près, et on n’a pas non plus le droit de photographier ou de filmer. Tant pis, peut-être pour plus tard lorsque l’on sera riche. Nous comprenons un peu plus pourquoi il y a tant de restrictions après avoir lu que ces règles sont en vigueur depuis que de jeunes imbéciles ont fait un massacre sur les plages, en jouant au golf avec les pingouins… Faut avoir un problème quand même…
Nous quittons donc Melbourne. Nous voulons prendre la direction du Nord, vers la ville de Shepparton où se trouvent de nombreuses fermes dans lesquelles nous espérons trouver du travail dans les récoltes. Malheureusement… à la suite d’un mouvement tout ce qu’il y a de plus banale, je me suis fait mal au dos… J’ai du mal à ma baisser, et à me tourner vers la gauche… C’est raté pour les récoltes pour le moment. Nous prenons tout de même la route du Nord, en espérant que je n’ai plus mal d’ici notre arrivé à Shepparton. Sur la route, nous faisons une première halte aux Hanging Rocks. Ce site me fait un peu penser à l’Ayers Rock (cet énorme rocher rouge emblématique de l’Australie que nous verrons peut être d’ici quelques semaines) dans la mesure où, cet ancien volcan se dresse au milieu de nulle part. Après son éruption, les roches se sont érodées au fils des millénaires. Aujourd’hui il en résulte un paysage étonnant où les rochers semblent empilés les uns sur les autres. Avant de pénétrer sur le site, vous êtes tout de même mis en garde : ces lieux ont été le théâtre d’une étrange histoire. Au début du siècle, une classe de jeunes filles est emmenée en piquenique aux Hanging Rocks. Quatre d’entre elles partirent de leur côté pour voir les rochers de plus près, et disparurent sans laisser de trace. Malgré les recherches, elles restaient introuvables. L’une d’entre elle refit son apparition quelques jours plus tard, indemne, mais ne se souvenant plus de ce qui s’est passé là-haut. Une seconde revint un peu plus tard, indemne et amnésique également. Beaucoup de gens ont décrit un site à l’énergie spirituelle forte. Je ne suis pas très sensible à ce genre de chose, mais il est vrai que le site, quoi que magnifique, donne une impression « bizarre ». On peut souvent voir des visages se dessiner dans les rochers. Plus on monte vers le sommet, plus on croise de mouches et des petits mille-pattes noirs. Il y a même une cascade par jour de pluie qui charrie de la terre rouge, et est décrite par un panneau comme « la cascade de sang »… Mais à part ça, c’est un site très intéressant à voir.
Ensuite, nous avons repris la route du nord en direction des Goldfields, la région aurifère du Victoria. Nous y avons visité plusieurs anciennes villes minières. Les riches entrepreneurs ont massivement investit dans l’embellissement de leurs villes. Les mines sont aujourd’hui fermées, mais les bâtiments et les monuments sont toujours là. C’est assez curieux, ces villes sont à la campagne, ne regroupe que quelques milliers d’habitant, mais possèdent des constructions dignes de Londres.
En approchant de Bendigo, une des villes minière, nous avons eu la surprise de traverser… un nuage de criquets ! Comme en Afrique, une véritable invasion de criquet à lieu en ce moment. La route était recouverte d’insectes écrasés, et une quinzaine de petites bêtes se débattaient constamment, coincées dans les essuie-glaces. Jean-Jacques notre van va avoir besoin d’un bon coup de nettoyage.
A l’approche de Shepparton, je me suis rendu compte que mon mal de dos ne passait pas. Nous ne pourrons pas travailler maintenant, nous avons donc repris la route vers la côte. Nous traversons donc de nouveau le Victoria du Nord au Sud. Nous allons d’abord faire un tour sur le site où a été trouvée la plus grosse pépite d’or du monde. Plus de 72Kg d’or, enfoui à tout juste 2,5cm de profondeur. Malgré le fait que cette découverte au 19esiècle a entrainé les mineurs à retourner toute la région, nous y avons croisé deux hommes, en train de chercher de l’or avec leur détecteur de métaux. Ensuite, nous avons roulé jusqu’au début de la Great Ocean Road, une des routes touristiques les plus célèbre d’Australie. Nous voulons prendre notre temps, nous essayons donc de trouver un camping. Mais ce que nous n’avions pas prévu, c’est que ce week-end est un long week-end dans le Victoria. Ce lundi correspond à leur fête du travail. Du coup, les campings côtiers sont pris d’assaut, et lorsqu’il reste de la place, les prix sont au moins multipliés par 2. Après plusieurs appels, nous trouvons un camping disponible et pas trop cher, mais il est à presque 2 heures de route. Et comme nous voulons prendre le début de la Great Ocean Road, nous voilà reparti pour près de 3 heures de route. Un peu plus au final.
La Great Ocean Road est une route reliant longeant la côte Sud-Ouest du Victoria. C’est une sorte de route de montagne accrochée aux falaises. Et en effet c’est joli, et même moi qui n’aime pas spécialement conduire, j’ai vraiment pris du plaisir à conduire sur ces lacets en bord de mer. Nous n’en avons parcouru que la moitié, nous allons attendre la fin du long week-end pour la finir.
Afin de rejoindre le camping le GPS nous a fait prendre une nouvelle route. Il nous indique qu’il reste 60Km, donc nous partons confiant en nous disant qu’on est bientôt arrivé, et qu’on arrivera sans problème avant la tombée de la nuit. Mais en fait, la route est presque une route de terre, et le tracé passe par une vallée, et une forêt. Tout en dénivelé et en lacet. Alors c’est joli, mais on n’avance pas très vite. C’est toutefois l’occasion pour nous de croiser deux nouveaux kangourous, tout noir ceux-là. Nous arrivons finalement à bon port, un camping au bord d’un lac, loin de tout.